Un réglage de 24 à 25 kg caractérise la raquette de Carlos Alcaraz lors des grands tournois, alors que la majorité des joueurs professionnels oscillent entre 21 et 24 kg. Cette spécificité influe directement sur la puissance et le contrôle de la balle.
Les fabricants comme Babolat, Wilson ou Head proposent des cadres adaptés à chaque niveau, mais la tension du cordage reste un paramètre déterminant rarement évoqué par les amateurs. Chez les jeunes joueurs, l’écart de performance lié à un mauvais réglage peut dépasser celui causé par le choix de la marque ou du modèle.
Pourquoi la tension de la raquette influence-t-elle autant le jeu ?
La tension de la raquette agit comme ce fameux curseur invisible entre puissance et contrôle. Plus le cordage est tendu, plus le tamis devient rigide ; la balle s’y écrase moins, la précision prend le dessus, mais il faut forcer davantage pour obtenir de la vitesse. À l’inverse, une tension basse transforme la raquette en véritable catapulte : la balle fuse, la puissance s’invite, mais gare à la tolérance et à la justesse du geste.
Ce réglage touche aussi au confort. Un cordage trop tendu fatigue l’avant-bras, sollicite davantage le poignet, et amplifie les vibrations à chaque impact. Les adeptes du jeu à plat et du toucher fin cherchent alors le compromis idéal. Sans oublier l’influence du climat : humidité, chaleur, froid, chaque détail modifie la perte de tension du cordage, parfois dès les premiers échanges.
Le plan de cordage et la taille du tamis de raquette viennent jouer les trouble-fête. Un tamis généreux associé à une tension moyenne libérera la puissance. À l’opposé, un tamis plus réduit et une tension élevée donneront la priorité au contrôle. Les experts du circuit ne laissent rien au hasard : ils modifient la tension selon la surface, le style d’adversaire, voire même selon la météo du jour.
Dans ce jeu d’ajustements, la puissance, le contrôle, le confort et la rigidité de la raquette dialoguent sans cesse. Chaque réglage façonne l’identité du joueur, dessine ses trajectoires, oriente ses choix tactiques.
Les critères essentiels pour choisir sa raquette selon son style et son niveau
On ne choisit pas une raquette comme un simple accessoire. Les réglages subtils, poids du cadre, équilibre, tension, transforment la main du joueur en outil d’orfèvre. Le style de jeu reste la boussole. Les mordus du lift opteront pour un cadre maniable avec cordage monofilament, histoire de maximiser l’accroche. Les profils offensifs, eux, raffolent du boyau naturel ou du cordage hybride, pour une réponse instantanée et un toucher chirurgical.
La jauge du cordage affine encore les sensations : plus la jauge est fine, plus le ressenti et la prise d’effet s’accentuent. Les gros frappeurs privilégient une jauge épaisse, gage de robustesse. Le type de cordage, monofilament, multifilament, hybride, détermine le compromis entre puissance, contrôle et confort. Un service de cordage professionnel pourra ajuster la tension adaptée en fonction du rythme de jeu et des préférences personnelles.
À chaque niveau, sa configuration
Voici les grandes lignes à retenir selon votre expérience sur le court :
- Débutant : viser une raquette indulgente, au tamis large, montée en multifilament pour atténuer les vibrations.
- Compétiteur : préférer un monofilament ou un cordage hybride, jauge intermédiaire, et ajuster la tension selon la surface de jeu.
- Expert : peaufiner chaque variable, du plan de cordage à la tension, en passant par le choix du cordage, souvent conseillé par un cordeur professionnel.
Le tennis moderne impose de réfléchir au matériel comme à une prolongation du bras. Raquette, cordage et tension répondent à la main, à la trajectoire, à chaque intention de jeu.
Dans les coulisses : quelles raquettes et quelles tensions pour Carlos Alcaraz ?
L’œil suit la fulgurance du geste, mais l’essentiel se joue dans l’ombre. Sur le circuit, rares sont ceux à soigner autant la configuration de leur outil qu’Alcaraz. Carlos Alcaraz s’appuie sur une Babolat Pure Aero VS, conçue pour les adeptes du lift et de la puissance, associée à un cordage monofilament Babolat RPM Blast.
La tension de la raquette d’Alcaraz varie entre 23 et 25 kg, adaptée selon le tournoi et la météo. Sur la terre battue de Roland-Garros, il privilégie la puissance et la tolérance, donc une tension plus basse ; sur le gazon de Wimbledon, il resserre légèrement le cordage pour gagner en précision, un ajustement incontournable pour dompter la rapidité de la surface.
Chaque détail compte : la tension est vérifiée avant chaque match, parfois même entre deux entraînements. Son plan de cordage (16/19) optimise la prise d’effet, un point clé dans son arsenal. L’équipe technique surveille de près la perte de tension liée à l’humidité ou à la chaleur, ajustant la pose à la sensation du joueur. Alcaraz n’applique pas de règle figée : il module selon le contexte, jusqu’à la moindre variation qui change la puissance, le contrôle ou le confort.
À ce niveau d’exigence, rien n’est laissé de côté. La confiance envers le cordeur professionnel, la qualité du cordage, la réactivité de la raquette sous la pression : tout concourt à accompagner la fougue de son bras, à canaliser la vitesse, à ciseler chaque coup.
Babolat, Head, Wilson… tour d’horizon des marques et modèles plébiscités par les champions
Sur le circuit ATP, la raquette se pense comme un prolongement du bras. Les grandes marques se disputent les signatures, mais c’est le terrain qui tranche. Babolat s’impose avec la Pure Aero, l’arme de prédilection de Rafael Nadal, Alcaraz ou encore Félix Auger-Aliassime : une référence pour les lifteurs en quête d’accroche et de puissance, dotée souvent du cordage monofilament Babolat RPM Blast.
Head cultive la précision, incarnée par la Prestige ou la Speed. Holger Rune, Novak Djokovic, s’y retrouvent parfaitement. Le monofilament polyester Luxilon Alu Power équipe la majorité des cadres Head, offrant ce fameux équilibre entre contrôle et réactivité. Du côté de Wilson, la Pro Staff perpétue l’héritage de Federer, tendue en Luxilon ou en boyau naturel pour combiner rigidité et toucher exceptionnel.
Les plus pointus s’orientent vers des modèles comme le Tecnifibre X-One Biphase, réputé pour son retour d’énergie, ou le Yonex Rexis Speed pour sa stabilité. Dans les enseignes spécialisées telles que Decathlon ou Intersport, les services de cordage professionnel proposent désormais de reproduire à l’identique les configurations du circuit. La tendance est au cordage hybride : monofilament pour la solidité, multifilament pour le confort, selon les préférences et le style de jeu.
Le tennis de haut niveau ne laisse aucune place à l’improvisation : derrière chaque frappe se cache une mécanique de précision, une science du détail qui forge la différence entre le bon joueur et le champion. Demain, sur les courts, qui saura trouver le réglage qui fera basculer le match ?
